• Retrouver le plaisir de l'émerveillement

     Retrouver le plaisie de l'émerveillement
     

    Il n’y a pas si longtemps, j’ai relu le merveilleux livre d’Antoine de Saint-Exupéry « Le petit prince » et il est des phrases qui résonnent en moi : « L’essentiel est invisible pour les yeux », « On ne voit bien qu’avec le cœur »…

     

    Je me suis une fois de plus remise en question et j’ai pris conscience que j’avais totalement perdu ma notion de l’émerveillement. Il s’est passé tellement de choses dans ma vie que j’ai tout simplement oublié le bonheur, le plaisir que procure en soi l’émerveillement.

     

    Je me suis alors souvenu de tout ce que je pouvais ressentir alors que je n’étais qu’une enfant, lorsque je découvrais des choses (même les plus banales), observais des personnes. Mes ressentis étaient profonds et intérieurs. Je les exprimais simplement et naturellement avec le cœur, sans crainte d’être jugée. C’était cela l’émerveillement ! Je portais un regard neuf, innocent, naturel sur toute chose, sur tout être, qu’il soit animal, végétal ou humain.

     

    J’aurais tant d’exemples à vous donner… mais je ne vous en citerai que quelques-uns. Pour moi, l’émerveillement… C’était de trouver de petites fraises des bois sur le chemin de l’école, de les cueillir et les déguster aussitôt… C’était de découvrir un oiseau blessé, de lui accorder toute mon attention pour le soigner et le voir un jour à nouveau voler librement… C’était de voir une coccinelle ou un papillon se poser sur ma main et les contempler durant de longues minutes… C’était de construire avec des morceaux de bois ramassés ici et là des nichoirs pour les oiseaux, les observer aller et venir pour construire leur nid, puis nourrir leurs petits et un beau jour voir les oisillons quitter leur nid… C’était d’aller marcher dans la forêt et regarder toutes les merveilles et les bienfaits de Dame Nature… C’était de contempler les escargots progresser lentement dans le jardin, toucher leurs tentacules (que j’appelais alors « cornes ») et les voir aussitôt se rétracter… En somme, toutes occasions et opportunités étaient bonnes pour découvrir, apprendre, expérimenter et m’émerveiller.

     

    Mais en grandissant, avec le temps, les contraintes de la vie et de la société, j’ai laissé filer toute cette magie. J’ai peu à peu oublié de prendre le temps de m’arrêter et de m’émerveiller devant les choses les plus simples.

     

    J’ai décidé qu’il n’était pas trop tard pour retrouver ces plaisirs de la vie, de me laisser séduire et enchanter par elle, par toutes ses merveilles. Je vais de nouveau laisser mon regard, mon cœur se porter sur chaque chose et sur tout ce qui se cache au-delà de chacune d’elle. Je veux de nouveau me laisser bercer intérieurement par ces sensations, souvent inexprimables.

     

    Je vais prendre le temps de marcher dans la nature, dans les forêts, de m’asseoir quelque-part, dans l’herbe ou sur un tronc d’arbre. Je vais prendre le temps de contempler le ciel, la lune, les étoiles, le soleil, les nuages, les arcs-en-ciel, les arbres, les fleurs, les insectes, les oiseaux, les animaux… Je vais prendre le temps d’apprécier les formes, les couleurs, les senteurs… Je vais prendre le temps d’écouter les sons, les chants des oiseaux, le vent dans les feuillages et le silence… Je vais prendre le temps de voir mes enfants s’émerveiller, de les entendre parler, chanter et rire… Je vais tout simplement prendre le temps de savourer chaque instant, de profiter du présent…

     

    Je suis fatiguée de vouloir tout planifier, tout contrôler. Je veux simplement VIVRE ! Je ressens profondément le besoin de me reconnecter au réel, de retrouver ce lien qui m’unit à lui. J’ai besoin de retrouver des expériences qui feront du bien à mon cœur, à mon âme. J’ai besoin de m’étonner, de m’émerveiller à nouveau. Ces moments que j’ai vécu autrefois demeurent dans ma mémoire et resteront inoubliables. Je ressens aujourd’hui le besoin de m’en créer de nouveaux.

     

    Bellara – Mars 2016

    © Tous droits réservés

    Art. L. 111-1 et L. 121-2. du code de la propriété intellectuelle (CPI).

     

    * * *

     

    Sept années se sont écoulées depuis l’écriture de cet article que j’ai retrouvé dans mes archives… et il s’est passé beaucoup de choses depuis.

     

    Ma vie n’est pas toujours rose, c’est certain, mais il est une chose certaine : ce n’est pas en restant et en focalisant sur le négatif que nous pouvons vivre… Je veux dire vivre vraiment et intensément sa vie. Le négatif existe c’est vrai et nous ne pouvons le renier. Mais, je sais aujourd’hui, qu’il y a bien d’autres choses derrière ce négatif, derrière les difficultés et les problèmes. Oui, derrière le négatif, il existe une immense palette de positif, de multiples issues et possibilités... même si nous ne le percevons pas dans l'immédiat.

     

    C’est ce que j’appelle l’expérience de la vie : elle est faite de positif, de négatif. Mais faudrait-il cesser de vivre parce que certaines expériences sont bien difficiles ? Non ! Je pense au contraire, qu’il faut être dans la gratitude (même si ce n’est pas toujours évident surtout lorsque certaines choses sont incompréhensibles) d’avoir eu l’opportunité de venir expérimenter cette dimension en vue de permettre l’évolution de notre âme, de contribuer à l’évolution du monde.

     

    Chacun et chacune, malgré les épreuves a la capacité de mettre des couleurs dans son existence, de vivre pleinement et de s’émerveiller.  Il suffit de le vouloir, de prendre son temps et de changer son regard sur la vie, sur ce qui est, sur ce qui vient… donc de cesser de tout vouloir contrôler, soit de lâcher prise. Il faut savoir que nous avons encore beaucoup à découvrir, et ceci est possible si nous sortons de notre routine.

     

    Durant ces sept années écoulées, j’ai réappris à m’émerveiller, à retrouver mon innocence infantile. Il se cache tellement d’inconnu, de mystérieux derrière chaque chose, de beautés insolites ici et là. La vie, la nature est emplie de miracles. De tous côtés, il y a des merveilles ! Mais, il ne faut pas oublier que c’est avec son cœur, son âme, avec la totalité de son être que l’on s’émerveille. Je ne ressens aucune honte, aucune gêne à écrire, à dire que je me suis sentie enfant devant des troncs d’arbre ou des arbres aux formes humaines voire féeriques, devant des trèfles à quatre feuilles, des rochers aux formes animales ou humaines… La vie est tellement variée qu’elle ne peut que nous émerveiller.

     

    Aujourd’hui, je suis persuadée que ce n’est pas un hasard que cet ouvrage « Le petit prince » d’Antoine de Saint-Exupéry soit de nouveau arrivé dans mes mains, il y a sept ans. J’avais déjà, c’est certain, perdu beaucoup trop de temps, trop d’occasions et cette remise en question était nécessaire. Et c’est magique, féerique ! Et ce qui l’est tout autant, c’est qu’il n’y a pas besoin de partir loin pour retrouver cet émerveillement. Ma vie, en ce sens, a changé et c’est merveilleux ! Je ne vois bien qu’avec le cœur… même ce qui pour d’autres est invisible !

     

    Si vous avez des doutes ou si vous avez oublié ce qu’est l’émerveillement, c’est simple, regardez vos enfants, petits-enfants... et voyez à travers leurs yeux. Ressentez ces émotions profondes vous envahir. Accueillez-les ! Vous serez surpris (es) et sans aucun doute, vous en redemanderez.

     

    Bellara – Janvier 2023

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